6月09日 - Let's make solar cells!

En cours de matinée, Yasui est venu me demander "Yoann, are you free now?". J'ai acquiescé et il m'a dit "Let's make solar cells!".
Nous sommes allés dans la pièce d'à côté. Pour ne pas laisser entrer trop de poussière dans la salle, j'ai dû enlever mes chaussures et enfiler des chaussons. Vu le bazar dans la pièce, je pense que c'est plus une habitude typiquement japonaise qu'un réel besoin de propreté.

À partir d'une tablette de cristal de Silicium dopé au Gallium, nous allions faire une cellule photovoltaïque. J'ai compris pourquoi on disait que l'industrie des semiconducteurs était particulièrement polluante et consommatrice d'énergie.
On a commencé par utiliser un acide qui ronge les os si on s'en met sur la peau, on a déposé du phosphore sur la plaque de silicium pour finalement la laisser deux heures dans un four à 900°C.
À chaque étape, Yasui me disait "nègeust", pour "next". Au début, je n'avais pas compris le lien entre les deux prononciations. Heureusement qu'il avait son dictionnaire électronique pour trouver le bon mot toutes les trois phrases.

Je suis allé manger avec Naoki et Yūki. On a retrouvé Nishioka-sensei dans le resto de l'université. J'y ai remarqué un grand poster de la pyramide du Louvre. Je leur ai dit que c'était à Paris, ils étaient tous étonnés d'apprendre que c'était à Paris, sauf nishioka-sensei qui y était déjà allé.

Dans l'après-midi, le soleil tapait vraiment fort et l'humidité amplifiait vraiment la sensation de chaleur. Naoki, Yūki et Yasui m'ont accompagné à la poste pour envoyer un peu de courrier en France. Je comptais y aller seul. Finalement, leur présence m'a été d'une grande aide pour comprendre ce que disait la dame au guichet. Je pensais acheter une enveloppe et un timbre, puis mettre tout ça dans la boîte aux lettres pour l'étranger, comme en France. En fait, tout se faisait au guichet.
Les enveloppes étaient assez différentes de celles qu'on peut trouver en France, beaucoup plus longues. Sur les lettres on écrit à la verticale, à l'ancienne. J'avais le choix entre envoyer mon courrier par avion ou par bateau. Pour dix jours contre trois mois, j'ai vite décidé.
En France, on peut si on le désire, écrire l'adresse de l'expéditeur au dos de la lettre. Ici, c'est obligatoire. Comme je ne comprenais rien au système des adresses japonaises, je ne connaissais pas mon adresse qui devait surement être quelque part avec tout plein de Kanjis. Naoki a donc écrit son adresse au dos de ma lettre.

De retour à l'université, j'ai discuté avec Yūki. On avait vraiment du mal à se communiquer. On se perdait dans de longues explications sans que l'un ne comprenne ce que l'autre disait. C'était terriblement frustrant, ce qui nous a valu quelques fous rires.
Il m'a expliqué qu'il n'allait pas continuer ses études après la quatrième année. L'année se terminant en mars/avril, il serait donc sur le marché de l'emploi à ce moment-là. Sauf qu'au Japon, ça ne marche pas vraiment comme ça, les étudiants se font embaucher longtemps à l'avance. Ainsi, Yūki sait déjà dans quelle entreprise il va bosser l'an prochain. Le contrat est signé, etc.
Après qu'il m'ait parlé de ça, j'ai mieux compris l'intérêt de la case Job hunting sur le tableau à aimants indiquant où se trouve chaque membre du labo. La recherche d'entreprise est encadrée par l'université qui communique beaucoup d'informations. On peut aussi supposer que des rencontres sont régulièrement programmées.

Yasui m'a proposé un peu de gâteau. Ça avait l'air d'être un gâteau comme on peut en trouver en France, sauf que c'était un gâteau au thé vert. C'était bon, mais le goût restait quand même assez peu commun.

6月08日 - La lumière d'une luciole

Dans l'après-midi, Yūki regardait mon écran et m'a demandé quels étaient ces signes sur le "e" : é, è, ê, etc.
Je lui ai expliqué le système des accents en France. J'ai essayé de lui faire prononcer correctement les sons i, é et è. Mais c'était vraiment très dur. Les sons sortaient bien clairs de ma bouche, et quand il répétait, ça n'avait plus rien à voir. Il a eu beaucoup de mal avec les i et é. Il ne voyait aucune différence entre les deux sons, c'était assez drôle. Même après avoir essayé pendant dix minutes et utilisé des exemples de mots qui employaient ces deux voyelles, il n'y arrivait pas. Il tentait des formes bizarres avec sa bouche pour prononcer les bons sons, mais ça ne changeait pas grand-chose.





Le soir venu, je suis à nouveau allé diner avec Naoki. Comme la veille, sa copine nous attendait.
Ils m'ont demandé de leur apprendre quelques mots français, qu'ils ont eu beaucoup de mal à prononcer.
J'ai compris pourquoi Naoki disait souvent que Sawa est dangerous. C'est parce qu'elle faisait du Karaté, comme moi. Je lui ai demandé quel type de Karaté elle pratiquait, en lui donnant les noms de différentes écoles. Elle n'avait pas l'air de comprendre de quoi je parlais.
Après avoir bien discuté, il n'y avait plus grand monde dans la cantine. La musique d'ambiance est devenue plus forte et est passée de la radio à une espèce de berceuse pour enfant. J'ai demandé ce qu'il se passait. Naoki m'a dit que cette musique est très connue au Japon. Elle s'appelle hotaru no hikari (蛍の光, la lumière d'une luciole). Ils m'ont expliqué qu'elle est utilisée pour les fermetures, dans les magasins, restaurants, etc. C'est pour annoncer en douceur aux clients qu'il va falloir partir. Ils devaient la passer en boucle : quand on est sorti dix minutes plus tard, elle tournait toujours.


J'ai récupéré mon sac et je suis rentré en faisant un détour par le konbini le plus proche. J'ai redécouvert les trucs étranges qu'ils y vendaient et j'ai tenté de trouver des aliments un peu occidentaux pour mon petit déjeuner. J'ai acheté du chocolat noir japonais, pour voir ce que ça donne, et une bouteille de thé japonais pour vivre un peu en mode japonais.
Le chocolat n'était pas trop mal, mais sans plus. Par contre, le thé était vraiment mauvais. Il avait un goût et une odeur d'herbe en décomposition. Ici, tout le monde aime bien et en boit tout le temps.

6月07日 - L'université

Premier jour de boulot et donc premier jour à l'université.
J'ai pédalé dix bonnes minutes sous la pluie avant d'arriver à l'université. Des centaines de deux roues étaient dans le garage à vélo, rien à voir avec ce qu'on peut trouver en France.





Il y avait beaucoup de monde dans l'université, chacun avait un parapluie, la moitié d'entre eux était transparents.
Je me suis un peu perdu dans les couloirs et je suis arrivé juste à 10h, l'heure à laquelle Kensuke m'a dit qu'on commençait. Je pensais que c'était très limite, mais de nombreux étudiants sont arrivés bien après moi dans la matinée.

Arrivé dans le bon couloir du bon bâtiment, au troisième niveau (le deuxième étage est numéroté 3), je ne savais pas où était le bureau de Kensuke. Je ne pouvais pas non plus trouver son nom qui était écrit en Kanjis sur une des nombreuses portes.
Dans un japonais approximatif, j'ai demandé à deux étudiants qui passaient par là où était son bureau. Ils ont commencé à m'y emmener avant que j'aie fini de poser ma question (en japonais, le sujet est généralement fen début de phrase).

Kensuke faisait bien moins jeune maintenant qu'il était habillé en costume-cravate. Il m'a aussitôt accompagné à la porte d'en face, où était la salle de ses étudiants.
Ils devaient être quatre ou cinq présents. Habillés plutôt normalement, un peu comme des étudiants français en fait. L'un d'eux, Naoki, était en short et tongs. Il avait beau pleuvoir, il faisait chaud. Dans l'université, il y avait beaucoup d'étudiants qui se promenaient tout le temps en tongs ou en Crocs.

Kensuke m'a présenté en anglais et les a laissé faire de même. Les premiers mots étaient vraiment difficiles à sortir. On sentait le manque d'habitude. L'un deux a même paru désespéré de devoir se présenter en anglais quand on lui a demandé.
Ils se sont présentés à l'occidentale. Yūki avait un bandage à la main et m'a donc tendu la gauche. Un autre n'ayant apparemment pas l'habitude de serrer la main m'a aussi tendu la gauche.

J'ai donc rencontré Naoki et ses tongs, Yūki et son bandage à la main, Nabe, qui avaient un masque de chirurgien et qui est rentré chez lui peu après. Ils avaient tous 21 ans, en 4ème année, comme moi.
Il y avait un ou deux graduate student, en bac+5. Yasui avait l'air très sympa, avec une tête toute ronde, des lunettes et une chemise. J'ai aussi noté les noms de Saku et Taku, sans me rappeler à qui ils correspondaient 5min après.

Kensuke m'a laissé faire un peu plus connaissance avec eux et est parti. Yūki et Naoki étaient les plus intéressés, me posaient plein de questions et étaient très bavards, dans la limite de leur anglais bien sûr. Les infos n'allaient donc pas très vite.
Yūki m'a expliqué que son bandage était à cause d'une blessure en Volley.
Ils m'ont demandé si j'avais une petite amie puis m'ont dit que Stéphanie est un prénom américain(??) très connu au Japon. Ils le prononçaient d'ailleurs pas trop mal malgré le "Sté".
Ils étaient tous très gentils, m'intégrant très rapidement. Ils m'ont même proposé d'aller jouer au Volley avec eux en fin de semaine.

Kensuke — ou plutôt Nishioka-sensei, comme tout le monde l'appelle ici — est venu me chercher pour me présenter à l'administration de la fac de sciences. On en a profité pour donner des papiers manquants. Il m'a notamment présenté à la dame qui — m'a-t'il dit — a fait beaucoup pour que je puisse faire mon stage ici. Elle s'est occupée de mon statut à l’université, du logement, de traduire la convention en Japonais, etc.

En revenant dans la salle de ses étudiants, il m'a donné un exemplaire de sa thèse, pour que j'en apprenne un peu sur le photovoltaïque. Elle traitait de Evaluation and Optimisation of Super High Efficiency Triple-Junction Solar Cells for Advanced Concentrator Photovoltaic Systems. Les autres étudiants étaient impressionnés et m'ont demandé si je pouvais vraiment lire ce document en anglais. Ils sont nombreux à être venus voir la chose. Au moins, j'étais prévenu dès le début en ce qui concerne le niveau d'anglais.

Avec Naoki et Yūki, nous sommes allés dans un petit "restaurant" dépendant du self de l'université. Les autres avaient tous un bentō.
J'ai commandé un Katsudon, que j'avais déjà pu apprécier en France. C'est un bol de riz avec du porc pané et de l'œuf. En accompagnement, j'avais quelques petits légumes inconnus et une soupe miso.
Ils m'ont félicité pour mon maniement des baguettes et nous avons continué à faire connaissance. J'ai remarqué qu'ici, il n'y a jamais de serviette pour s'essuyer la bouche. Ils doivent peut-être faire sans-faute pendant tout le repas. Je me suis contenté de mes mouchoirs.

Au moment de payer, j'ai vu que Yūki avait l'air de bien connaitre une des serveuses. En effet, c'était sa voisine, le fils de cette dame était un bon ami de Yūki. Elle ressemblait un peu au cliché de la mère japonaise qui est toujours gentille et souriante. On ne voyait presque pas ses yeux. Le mari de sa fille est américain, elle m'a dit deux trois mots en anglais, c'était sympa.

En sortant, le parapluie de Yūki avait disparu, ça n'avait pas l'air de beaucoup le déranger. Il me semble que les parapluies sont un peu un bien publique ici, on peut en prendre un où on en a besoin, de toute façon il y en a plus que de gens sous la pluie.
Il ne pleuvait plus beaucoup, et pourtant, tout le monde se déplaçait bien à l'abri. Les Japonais doivent être allergiques à la pluie. Il y avait des bacs partout, et des dizaines de parapluies dedans. Ils étaient étonnés que ça ne me dérange pas de marcher 50m sous une pluie fine.

Dans l'après-midi, Naoki et Yūki m'ont proposé de monter sur le plus haut toit de l'université, pour voir le paysage et les installations de panneaux solaires. La vue était impressionnante, les montagnes étaient proches et bien imposantes. De l'autre côté, on voyait la plaine s'étendre à au moins 10km. Au loin, il y avait la grande tour d'un hôtel de l'autre côté de la ville. L'océan, à environ 5km, était un peu plus proche, on distinguait ses grosses vagues pour surfeurs.

De retour dans la salle, Yasui était en train d'afficher une feuille sur la porte. Il y avait un tableau où étaient notés des noms en Kanji. En bas, il y avait "yoana".
À l'entrée de chaque labo, il y a un tableau avec des aimants dessus. Les lignes correspondent au nom des personnes et les colonnes à l'endroit où ils sont. On peut y lire présent dans la salle, dans l'université, parti manger, à l'extérieur, à la maison, à la recherche d'un boulot, etc.
J'ai donc dit à Yasui que c'était Yoann et pas yoana, et qu'il pouvait écrire mon nom en katakana s'il voulait. Il avait l'air rassuré et est parti le réimprimer. J'ai donc eu droit à ma ligne "ヨアン" et à un aimant.


Alors que je piquais un peu du nez à cause du repas et du décalage horaire (c'était l'heure de se lever en france), Nishioka-sensei m'a appelé pour me présenter son chef.
Il était plutôt âgé et assez petit. Comme tous les autres, il m'a donné sa carte de visite. J'ai bien fait attention à la prendre à deux mains, comme j'avais lu qu'il fallait faire. Je lui ai dit quelques mots en japonais, il m'a donc demandé si je parlais la langue. Nishioka-sensei a poursuivi sur un "chotto, chotto" (un petit peu). Ce monsieur avait l'air très content de pouvoir pratiquer son anglais avec moi. Comme d'autres avant lui, il a dit que j'étais très jeune en apprenant que j'avais 21ans. Je ne sais pas si c'est parce que je fais plus vieux ou si ça fait jeune pour partir au Japon. Il m'a aussi demandé quelle taille je faisais. Cette fois, il m'a dit que j'étais très grand. C'est vrai que les Japonais sont globalement bien plus petits que les Français.

Naoki m'a donné un drôle de petit gâteau japonais qui ne me mettait pas trop en confiance. J'ai trouvé que c'était le bon moment pour offrir ma boîte de chocolats Jeff de Bruges. Naoki et Yūki l'ont ouvert ensemble. Ils étaient vraiment très impressionnés, sortant des "Sugoiiii" et "Suguèè" (variante locale de sugoi) sans arrêt. Ils ont pris plein de photos de la boîte et ont affiché au mur le dépliant détaillant la liste des chocolats.
C'était très drôle, ils avaient l'air plus excités que des enfants de quatre ans à Noël.

En fin d'après midi, Naoki m'a demandé si ça ne me dérangeait pas qu'on dine tôt (vers 18h30), parce qu'il avait baito ce soir. Il travaillais dans un Onsen, à quelques kilomètres d'ici. Ne sachant pas avec qui manger, ça m'arrangeait bien.

Il m'a présenté Sawa, sa petite copine qui faisait des études de musique, chant, opéra, piano, etc. Toute contente, elle m'a sorti quelques mots en français, "comment ça va ?", "ça va bien", "bonne-jour", etc.
Comme tous les autres, elle m'a félicité pour mon maniement des baguettes. Je pense que les Japonais ont de gros préjugés sur les aptitudes des Occidentaux avec les baguettes.
Ne maitrisant pas l'anglais, elle m'a parlé par l'intermédiaire de Naoki. Elle m'a appris qu'elle allait en France en novembre, elle aimerait voir un opéra et l'Arc de triomphe (qui semble très populaire au Japon).
Quelques-uns de leurs amis sont venus nous rejoindre.
Nous sommes ensuite retournés au labo. J'ai pris mes affaires et je suis rentré.

6月05日 - Miyazaki

Après un réveil un peu difficile à cause du décalage horaire, je suis allé à ma fenêtre, pour voir un peu où j'habitais.
Mon "mais qu'est que je suis allé me perdre dans la campagne japonaise ?" de la veille avait laissé place à un peu d'émerveillement devant ce cadre bien différent de nos provinces française.



J'ai pris un rapide petit déjeuner. J'ai goûté les pains fourrés au beurre. C'était pas commun, mais ça allait.
Je me suis ensuite lancé dans le déballage de mes affaires, qui étaient toujours dans mes valises.






Kensuke m'a appelé (sur le gros téléphone rose) pour me dire qu'il passait me chercher dix minutes après. Je me suis dépêché de me préparer et je suis sorti avec les macarons que j'avais achetés pour lui. Il a dit qu'il ne connaissait pas ce genre de gâteaux, mais que ses enfants devraient bien aimer.

Nous avons commencé par aller visiter l'université. Il m'a présenté quelques panneaux solaires puis m'a gentiment donné sa clé 3G. Sur un forfait de 150h, il m'a offert les trente dernières heures.
On est allé voir la salle des étudiants qui participent à ses recherches. Un peu après, on a croisé un groupe d'étudiants et un prof (qui avait l'air encore plus jeune que Kensuke). Ils bossaient le samedi (!).

Après ça, on est parti à la cantine/resto U de l'université. J'ai mangé des Udon et j'ai parlé avec Kensuke et l'autre prof. Son accent anglais était atroce, je lui demandais de répéter à chaque fois qu'il disait un mot. Lui aussi a noté que je maniais bien les baguettes !

Nous sommes retournés dans le bâtiment d'ingénierie, Kensuke m'a montré la salle dans laquelle ils produisent des cellules photovoltaïques. Pour y rentrer, il faut enlever ses chaussures et mettre des chaussons. C'est très courant au Japon. Par exemple, dans une salle informatique, il y avait un tas de chaussures à l'entrée. Les gens étaient pied nu ou en chaussette devant les pc.

Il m'a présenté les différents types de panneaux solaires installés dans l'université. Notamment certains faits en "silicon". Je trouvais ça bizarre que des panneaux photovoltaïques soient en silicone, c'est pas trop un semiconducteur. En fait, c'était bien du silicium, mais en anglais, ça se dit silicon !
C'était sympa de parler un peu scientifique dans ce monde plein de Japonais, je me suis senti un peu moins seul.

Après ça, il m'a accompagné dans le centre-ville pour me trouver un vélo. On a rapidement abandonné ceux d'occasions. Deux magasins après, je testais un vélo pas trop cher et plutôt fiable, mais sans vitesses. Sa voiture étant petite, il a demandé à sa femme de venir avec la sienne pour y charger mon vélo. Sympa !
En attendant, on est allé faire un tour dans les rues piétonnes et les galeries marchandes. Les magasins de vêtements et autres boutiques du genre étaient les même qu'en France.

Ce centre-ville était bizarre, pas du tout comme chez nous, où on a plein d'immeubles anciens tout serrés. Ici, c'était assez aéré, plutôt sur un style américain. La ville ayant été créée dans les années vingt, c'est pas très étonnant. J'ai également remarqué que, contrairement à la France, il n'y avait aucun rond-point.

Kensuke a garé sa voiture dans un parking vertical. Il a laissé ses clefs à un monsieur qui s'est occupé de la faire monter je ne sais trop où.

Pour un samedi après-midi, les rues étaient vraiment vides. Pourtant, c'était le centre-ville de la plus grosse ville du coin.
Sur les passages piétons, le pictogramme vert clignotait avant de devenir rouge. En plus des feux pour piétons, on a eu droit à une petite musique pour traverser. J'espère que personne n'habite dans les environs... Les trottoirs sont vraiment bien équipés en marquage en relief, même devant l'université.

Nous sommes retournés chercher mon vélo. J'ai rencontré la femme de Kensuke et leurs fils. L'un avait quatre ans et l'autre deux, ils étaient tout mignons.
Mon vélo acheté et ramené à mon "hôtel", ils sont partis accompagner le petit de quatre ans à son cours de Karaté.

Pendant tout l'après-midi, je n'ai pas entendu un seul klaxon et je n'ai vu personne se démarquer par sa conduite. Tout le monde roulait calmement et de la même manière, comme des robots. Ça me changeait de la France.


Je suis sorti essayer mon nouveau vélo. Je suis allé à l'université, et je suis revenu par un autre chemin. Il y avait beaucoup de dénivelé, de forêts, de rizières et d'insectes.















Il y a énormément de vélos ici, beaucoup plus qu'en France. La plupart des étudiants sont à vélo, beaucoup de personnes âgées aussi. Ils ont tous le même genre de vélo : en plus ou moins bon état, sans vitesse, avec une selle particulièrement basse. Ce n'est pas du tout efficace pour pédaler. J'ai monté ma selle au maximum, mais elle était toujours trop basse.

J'étais à peine rentré que je suis reparti pour manger à la cantine de l'université. J'étais un peu en retard, il n'y avait plus de plats sur le présentoir. J'ai interpellé un étudiant qui ne parlait pas vraiment anglais, mais il semblait comprendre ce que je lui disais. Il m'a aidé à communiquer avec le personnel et j'ai pu manger.

Je me suis couché bien tard. À cause du décalage horaire, je n'avais absolument pas sommeil.